Vivre vegan

Le véganisme

Pourquoi vivre végan ? | Toutes les réponses

C’est en 1944 que le terme vegan, issu du mot anglais vegetarian, fut inventé par Donald Watson, puis officialisé avec la création de la Vegan Society. Lobjectif de son fondateur était de trouver une expression qui corresponde au terme français « végétalien ». Il faudra attendre de nombreuses années avant qu’il fasse enfin son apparition dans notre langage courant. C’est le dictionnaire Hachette qui fut, en 2012, le premier à l’insérer, sous la forme « végan, végane ». Il est suivi en 2014 par le dictionnaire Robert qui l’inscrit sous la forme « végane » puis par Larousse qui introduit le terme « véganisme » en 2015.

Légumiste, végétarien, végétalien, végan : quelle est la différence ?

Le véganisme n’est pas une notion récente, puisqu’il faut remonter à Pythagore, c’est-à-dire au VIe siècle avant J.-C, pour en trouver les prémisses. Sa croyance en la métempsychose, donc en la possible migration de l’âme d’un humain décédé dans un animal, l’avait tout naturellement orienté vers le végétarisme. Puis dans les années 1850, le terme « légumiste », apparu en 1750 et jusqu’alors réservé à ce que l’on nomme aujourd’hui « maraîcher », commence à être utilisé pour désigner un « végétalien ».

Pendant plusieurs années, les adeptes d’une alimentation végétarienne seront souvent caricaturés et regardés comme de simples excentriques. Ils seront même parfois associés à des personnes pratiquant le spiritisme.

Si les termes « végétarien » et « légumiste » sont fréquemment considérés comme des synonymes, il n’en est rien. En effet, les premiers s’abstiennent de toute ingestion de viande provenant d’animaux tués, mais ils mangent des œufs, boivent du lait…, tandis que les seconds ne consomment que des légumes. Le terme « légumiste » est tombé en désuétude et on les appelle désormais des végétaliens. Mais alors, quelle est la bonne définition du véganisme ?

Définition du véganisme

Le dictionnaire Larousse en donne la définition suivante : « Mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc.) issu des animaux ou de leur exploitation ».

On ne peut donc pas considérer que le véganisme est simplement une pratique de nutrition calquée sur celle des végétaliens, car il est beaucoup plus que cela. Le véganisme est une véritable règle de vie qui a un impact écologique.

Légumiste ou vegan

Le mode de vie des personnes pratiquant le véganisme

La pierre angulaire du véganisme réside dans le fait d’être réfractaire à toute exploitation du monde animal. Vivre végan, c’est avant tout s’opposer à toute souffrance infligée aux animaux sous quelques formes que ce soit. Ce refus ne se limite pas à la chasse et à l’abattage des bêtes pour notre alimentation et pour l’utilisation des peaux, ainsi qu’à la pêche. Il comporte également celui de l’usage d’animaux dans les laboratoires pour tester des médicaments, des produits cosmétiques…

On emploie l’expression « mode de vie » à propos du véganisme, car ce comportement a une incidence importante sur la vie quotidienne de ceux qui le pratiquent. Ainsi un végan n’assistera pas à un spectacle mettant en scène des animaux dans un cirque. Il est opposé aux parcs animaliers puisque les bêtes sont enfermées dans un milieu qui n’est pas celui où ils vivent habituellement. Les partisans du véganisme considèrent alors qu’ils sont privés de liberté et subissent une souffrance morale, même s’ils sont bien traités.

Toutes les facettes de l’existence d’un végan sont donc impactées par le respect total de la vie animale. C’est ainsi que face à l’augmentation des adeptes du véganisme, on constate que des alternatives existent dans différents domaines pour épargner la vie des bêtes. On trouve par exemple du cuir végan qui ne contient aucune matière animale.

On doit toutefois noter que les végans rencontrent encore aujourd’hui certaines difficultés s’ils veulent respecter leurs convictions en toutes circonstances, ne serait-ce que dans la consommation de médicaments nécessaires à leur santé.

Quel est l’impact du véganisme sur le plan alimentaire ?

Si aucune étude épidémiologique n’a pu jusqu’à présent mettre en évidence une relation entre l’espérance de vie d’une personne pratiquant le véganisme et celle d’une personne mangeant d’une manière conventionnelle, on ne peut pas ignorer les nombreux bienfaits procurés par une nourriture végan. Parmi ceux-ci, on notera les points suivants :

  • Elle respecte l’équilibre acido-basique du corps.
  • Elle permet l’apport de vitamine C et de minéraux tels que le magnésium, le potassium, le sodium et le phosphore dans des proportions supérieures à celles qui sont recommandées par le milieu médical.
  • Elle est à l’origine d’une diminution de la consommation des acides gras saturés présents dans les viandes, les œufs et les produits laitiers. Ces lipides entraînent une augmentation du taux de cholestérol LDL (mauvais cholestérol) et représentent un facteur de risque accru de maladies du cœur.
  • Elle modifie la flore intestinale en luttant contre les sources pathogènes et en augmentant celles qui jouent un rôle protecteur. On constate également une atténuation notable de l’apparition d’un diabète de type 2.
  • D’une manière plus générale, elle permet une réduction sensible des phénomènes d’anxiété et diminue les menaces de dépression.

Par contre, on remarque un apport insuffisant de certaines vitamines (B12 et D) et de la carnosine qui est un peptide provenant de la digestion de la viande. C’est aussi le cas pour certains minéraux (calcium, zinc) et des dérivés d’acides aminés comme la créatine et la taurine. Enfin, on relève parfois un taux d’acide urique plus élevé chez les végans que chez les végétariens.

Véganisme, un mode de vie

Quel est l’impact écologique du véganisme ?

À une époque où nous sommes tous concernés par le réchauffement climatique et ses conséquences à court et à moyen terme, le véganisme concourt à la préservation de notre planète, en nous incitant à adopter un comportement écologique. Ce mode de vie permet de diminuer l’émission des gaz à effet de serre, de protéger les réserves d’eau et de mieux exploiter les terres agricoles pour tendre à éradiquer la faim dans le monde.

Devenir végan diminue la production des gaz à effet de serre

L’élevage de bêtes pour la consommation alimentaire participe largement aux émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, protoxyde d’azote, méthane). Le dioxyde de carbone rejeté à l’atmosphère provient des engrais utilisés pour cultiver les céréales destinées à nourrir les bêtes, du carburant nécessaire pour les véhicules qui les mènent à l’abattoir, sans oublier l’énergie dépensée pour congeler les carcasses. Les élevages intensifs en milieu fermé sont à l’origine des émissions de méthane lorsque les animaux digèrent, et de protoxyde d’azote provenant de leurs excréments.

Devenir végan aide à préserver les réserves en eau

Produire de la viande et du lait requiert de grandes quantités d’eau. On distingue trois catégories d’eau différentes. L’eau bleue présente dans les cours d’eau et les nappes phréatiques qui est utilisée pour les activités humaines ; l’eau verte qui est consommée par les végétaux et qui est liée à de nombreux facteurs, dont le climat et la pluviométrie et l’eau grise qui correspond à celle qui doit être ajoutée aux eaux polluées pour les rendre à nouveau propres à un usage. C’est en additionnant la consommation de ces trois types d’eaux qu’on peut déterminer « l’empreinte eau ».

Selon un rapport de l’INRA de 2013 que vous pouvez consulter ici, une approche du cycle de vie (ACV) des produits céréaliers montre que les besoins en eau des élevages, et plus généralement de l’agriculture, seraient diminués avec de bonnes pratiques. Une alimentation végan participe largement à cette réduction qui, bien évidemment, doit être complétée par une meilleure utilisation de l’eau verte.

Devenir végan pour une meilleure exploitation du sol

Les terres exploitées pour les pâturages et pour les cultures céréalières destinées à l’alimentation des animaux occupent une place importante qui pourrait être réservée pour cultiver une nourriture pour les humains. Le besoin toujours croissant de surfaces agricoles entraîne une déforestation qui endommage l’environnement. Dans le rapport « Des chiffres et des céréales » établi par Passion Céréales en 2014, on peut ainsi noter que sur une utilisation intérieure de 22,2 millions de tonnes :

  • L’utilisation de céréales en grain pour l’alimentation du bétail atteignait 10 millions de tonnes pour la campagne 2014/2015.
  • Deux millions ont servi à nourrir les bovins, ovins et caprins, trois millions ont été consommés par les porcs et cinq millions par la volaille.

Êtes-vous prêt à adopter un comportement végan ?

Nous avons vu que le véganisme est non seulement une manière de se nourrir sainement, mais c’est aussi le refus de la souffrance animale et le désir de préserver la planète. C’est un choix de vie qui vous engage à changer radicalement certaines de vos habitudes. Il ne peut pas passer inaperçu et nécessite souvent que votre entourage proche l’adopte également.

En contrepartie de certains « sacrifices », le comportement végan vous permettra de retrouver le goût du « fait maison ». De plus, en achetant des produits qui n’ont subi aucune transformation, vous allez diminuer notablement l’utilisation des emballages plastiques à usage unique, ce qui va contribuer à la limitation des déchets et donc à la préservation de notre terre. En résumé, un comportement végan est un comportement bon pour la santé qui a un fort impact écologique.